Industrie

Le 3 mars 1784, Joseph II accorda à Jean-Joseph Jaumenne, maître de forges à Marche-les-Dames, l'autorisation de construire des usines à Mazy, à proximité de la chaussée de Bruxelles à Namur. Il le soumit, en retour, à une redevance annuelle de 10 florins en argent.

L'industrie du fer était alors tellement prospère dans la province de Namur, qu'il était fort difficile de trouver un endroit remplissant les conditions voulues pour y ériger de nouvelles exploitations. Or, le site de Mazy convenait admirablement à cet effet. La grand-route permettrait l'apport du fer et de la fonte. L'eau du Ripjoux et de l'Orneau actionnerait les roues hydrauliques. Grâce à l'ancienne chaussée romaine, les produits manufacturés pourraient être évacués sur Fontaine-I'Evêque et ses environs, où abondaient les industries familiales de clouterie.

Jaumenne installa donc à Mazy une fenderie (laminoir) et un martinet (marteau-pilon, mû par l'eau).

Il mourut en 1822. La fenderie fut reprise par la Société des Mines de Vedrin. Le martinet fut exploité par le châtelain de Mazy, de Meldeman de Bouré, puis par sa fille Alexandrine, baronne de Roisin de Rongy. Mais l'activité y cessa en 1839. La concurrence des usines métallurgiques du bassin houiller se révélait d'ailleurs fatale pour les anciennes forges.

En 1834, la société de Vedrin vendit ses installations à J. Rous-seau, de Mellery. Vingt ans plus tard, alors qu'il y avait établi un moulin à pierre, ce nouvel industriel céda son exploitation aux frères Dejaiffe, Louis (bourgmestre de Saint-Martin) et Télesphore.

Ces deux associés possédaient déjà une carrière et un polissoir à Villeret, ils y exploitaient le marbre noir de Golzinnes. Ils édifièrent une scierie de marbre au Ranil, le quartier méridional de Mazy. Après avoir acquis la part de Louis, Télesphore construisit en 1868 une usine à vapeur, dans le but de scier, de polir et de travailler le marbre. Il l'éleva à proximité de la voie du chemin de fer de l'Orneau, alors en formation.

Dans les campagnes de Golzinnes et d'Hermoye, l'extraction du marbre noir avait été commencée à ciel ouvert. Elle fut continuée dans les galeries s'enfonçant jusqu'à 100 m de profondeur. Elle atteignit son apogée entre les années 1920-1930. Alors elle fournit jusqu'à 10.000 tonnes de marbre par an, qu'on expédiait dans le monde entier.

Entre-temps, le nombre des industriels avait augmenté à Mazy. Tandis que Dubay, de Saint-Martin, installait une scierie hydraulique à Falnuée, Pierre Etienne, de Ligny, ouvrit en 1866 une carrière au-dessus de la ferme de Trihot, près de Spy. Son petit-fils établit uni: scierie de marbre à côté du moulin d'Alvaux. Dans les environs, on exploita des pierres de taille.