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Hermoye


Blotti à l'orée d'un bois, après une drève de peupliers, à gauche de la chaussée en venant de Bothey, Hermoie était un hameau de Mazy bien que les deux belles demeures qui le composent soient plus proches de Bossière. Le petit château d'Ermoie fut bâti en 1875 mais a perdu une partie de son cachet original, suite à la suppression des toitures de ses tourelles (incendie). C'est une propriété de Kerkhove qui a accueilli une colonie d'enfants délaissés durant toute la première guerre mondiale et jusque 1920. Les de Kerkhove héritèrent du do­maine par le mariage de Henry de Kerkhove et de Pauline Lemède. Ses aïeulx Albert Ignace et Pierre Joseph Le Méde avaient acquis la seigneurie en 1755. Le siège de celle-ci était alors la belle et grande ferme carrée située en contre-bas. Elle mérite le détour car ses proportions sont harmonieuses. Une partie date du seizième siècle. L'entrée est enrichie d'un pavillon bulbeux (voir photo) restauré en 1987. L 'ensemble est baigné par le Ripjoux et entouré d'arbres dont un "bouquet" de hêtres planté très près l'un de l'autre près d'un petit étang. Le château est bâti en surplomb, sur la colline et non loin des anciennes carrières de marbre. Tout cet ensemble mérite le détour et est propice à la promenade par le chemin venant de l'église de Bossière vers la chaussée de Nivelles.

L'histoire
Ilernioie (ou Hermove) est à présent un hameau, dépendant de Mazy depuis 1808. Son nom primitif était Harmoies. Plusieurs per-sonnes le portèrent au XIII" s.

Au XVI° s., deux familles namuroises, les Tamison et les Burlen, avaient acquis des propriétés à Hermoie. En 1558, Philippe Tamison épousa la veuve de Jean Burlen. Grâce à la réunion de leurs biens-fonds put être exploitée une ferme commandant une centaine d'ha de culture.

En 1687. Jean-Henry Lemède, écuyer de Jennevaux, épousa Marguerite Burlen. C'est ainsi qu'Hermoie devint la propriété des Lemède.

La seigneurie foncière
La seigneurie foncière d'Hermoie, en même temps que le fief de Villeret (Saint-Martin), plusieurs terres et rentes, constituait la dot d'Anne de Rifflart, fille de Jean de Rifflart, maveur du Feix dans le comté de Namur, lorsqu'en 1580 elle épousa un officier, Jean de Meldeman. Ce gentilhomme était connu sous le nom de capitaine Bouret. Il avait commandé le fort de Henneville en Picardie, puis celui de Namur. En 1582, Alexandre Farnèse l'avait préposé à la garde de Bouvignes à titre de superintendant.

Un oncle d'Anne, Guillaume de Rifflart, épousa Jeanne de Baillencourt, dame d'Ittre. Leur famille s'allia par mariage avec celle des Trazegnies d'Ittrc, châtelains de Corrov.

La seigneurie hautaine
Au moyen âge, le comte de Namur levait à Hermoie la taille (lui procurant 15 sous l'an), la soignie (cens perçu par feu, lui donnant 18 setiers d'avoine à la Saint-Remy), la mortemain et la formorture (droits de succession). Il imposait les commands et les corvées (presta­tions dues par les manants en raison de leur protection). II avait droit à Post et à la chevauchée (le service militaire). Il exerçait toute justice.

Le 31 octobre 1755, la seigneurie hautaine d'Hermoie fut engagée pour 500 florins aux écuyers Albert-Ignace et Pierre-Joseph Le Mède, chanoines de la cathédrale de Namur. Le premier céda ses droits à son frère le 29 mars 1774.

Le château
En 1875, Henry de Kerckhove, de Gand, mari de Pauline Le Mède, construisit le château actuel. En le munissant de quatre tours rondes, percées de meurtrières, il lui a donné fière allure.